Voici maintenant près d’une
semaine que nous sommes rentrés et malgré les nombreuses bières bues et les
quantités de plats bien gras engloutis, l’expé reste encore bien présente.
Comment exprimer, expliquer, raconter en quelques lignes seulement les 5 semaines
de cette aventure extraordinaire que nous avons vécue ? Impossible !
Malgré le poil géant qui pousse dans ma main, je vais donc essayer de
retranscrire le plus fidèlement possible et plus ou moins au jour le jour ce
que nous, enfin surtout je, avons vécu durant ce voyage… Ce sera sûrement long et pénible à lire, mais
rassurez-vous, pas autant qu’à écrire !
Jb
12 octobre. Le départ,
enfin ! Ça fait tellement longtemps que j’espère et me prépare pour une
expédition. Cette fois-ci c’est notre tour. Je suis très excité, mais ne pars
pas exactement le cœur léger… Je laisse Pauline pour cinq semaines, et je pars
pour un projet engagé en montagne ; je n’aime pas l’idée de la savoir
angoissée pour moi. C’est néanmoins avec beaucoup de plaisir que je retrouve Perrine,
et les jeunes mariés Grenet à Roissy. Les deux vols jusqu’à Katmadou sont
sympa, passés à jouer au bowling en réseau et à regarder des films.
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Escale à New Dehli - Épuisées par le bowling
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L’escale à
New Delhi nous permet de tester le Mac Maharaja, mais nous ampute
provisoirement d’un membre.
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Test de la gastronomie locale : le Mac Maharaja |
Perrine a en effet un vol qui part 20h après le
notre, chouette !
Le second vol ne nous permet pas
d’observer les montagnes comme espéré, mais j’en profite pour regarder les
températures relevées par l’avion : -15°c à 7000m, au moins il ne fait pas
trop froid ! Nous arrivons à Katmandou sous la pluie alors que tous le
monde nous avait assuré que le beau temps était garantie à l’automne : le
cyclone qui sévit en Inde influence donc aussi le climat ici.
14 octobre. Nous sommes
installés à Thamel, dans le quartier touristique de Katmandou. La ville est
très calme, un festival (prononcez vegetable…) hindouiste majeur ayant lieu en
ce moment, une grande partie des Népalais habitant Katmandou sont retournés dans leur famille à la
campagne. Nous sommes 5 depuis hier soir, Perrine nous rejoindra en cours de
journée.
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A l'hôtel, ne perdons pas de vu les priorités, il faut trouver un bon restau... |
Nous devons régler les derniers détails administratifs et logistiques
de l’expé : passage à l’agence, courses de bouffe et matériel de montagne
manquant (cordes fixes, pieux à neige…). Le mauvais temps stagne sur le pays, ce
qui risque très fortement de compromettre le second vol entre Népalgunj et
Simikot, ou l’atterrissage semble des plus compliqués…
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Vue de la chambre - Le mauvais temps stagne sur le Népal |
Contrairement à ce que
Thamserku (notre agence népalaise) avait annoncé, il semble que le surpoids
dans le deuxième avion ne soit pas totalement pris en charge. Avec nos 45kg de
bagage chacun, ça risque d’être sport !
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L'équipe fringante au complet, avec quelques bagages... |
15 octobre. Après avoir
passé la matinée à faire les dernières courses d’appoint nous volons pour
Nepalgunj, deuxième ville du pays, dans un bimoteurs 30 places.
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En route pour Nepalgunj |
Il fait
sensiblement moins mauvais, mais c’est tout de même sous la pluie que nous
atterrissons, la dépression se décale vers l’ouest. Dans quel état allons nous
trouver la montagne ? Nous n’avons d’ailleurs toujours pas vu le moindre
sommet, ils restent tous cachés derrière d’épais nuages.
La décision de ne venir qu’en fin
de journée à Nepalgunj semble bonne. Cette ville située à la frontière indienne
est chaude, humide, grouillante et
infestée de moustiques porteurs du palu et de la dingue. Heureusement que nous
ne devons y passer qu’une nuit !
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Chargement des bagages pour aller à l'hôtel |
L’hôtel réservé par l’agence est
surprenamment luxueux, une immense piscine s’étale sous nos fenêtres, et c’est avec
grand plaisir que nous nous jetons tous dedans avant de prendre un dîner
gargantuesque à base de cuisine népalo-indienne. Après cela, nous testons le
téléphone sat. Surprise (mauvaise !), il ne fonctionne pas… On contacte
Pauline via le portable de Manu, pour tenter de résoudre le problème avec
Iridium notre opérateur. Le stress monte un peu. Au-delà de l’angoisse pour nos
moitiés restées en France si on ne peut leur transmettre des nouvelles
rassurantes, la perspective de ne recevoir aucunes infos de nos routeurs météo
préférés est assez peu engageante… Finalement, l’engin fini par fonctionner et
c’est le cœur léger que nous nous couchons.
16 octobre. Nous devons
être à l’aéroport à 6h et c’est donc à 4h30 que nous nous levons. Le ptit dej
est vite avalé et nous chargeons rapidement le taxi. Il n’y a que 5 places dans
celui-ci, et c’est donc à l’arrière d’une moto que je suis les autres. De nuit,
sans casque, à 80 km/h
sur une route au revêtement aléatoire, et dans la position du véhicule qui doit
céder la priorité aux plus gros (donc à tout le monde) et donc se pousser dans
les bas-côtés, je ne suis pas très à l’aise. Nous arrivons finalement à
l’aéroport après avoir assisté à une scène surréaliste : la projection
d’un film en plein air à 5h du matin, à l’aide d’un vidéoprojecteur et d’un
ordinateur dans un quartier excessivement pauvre. A peine arrivés, il commence
à pleuvoir quelques gouttes, le moral en prend un coup ! Nous aurons
finalement poireauter plus de 6h à l’aéroport pour rien.
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Attente à Nepalgunj, grosse activité... (Photo Manu Abelé) |
Perrine, Claire et
Louis, prévus sur le premier vol ont bien cru décoller lorsqu’on les a amené
devant l’avion, mais finalement tous les vols ont fini par être annulé en
raison du mauvais temps.
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Autre façon de s'occuper (Photo Louis Grenet) |
Le temps de dégoter un hôtel moins onéreux (les jours
extra étant à notre charge), et nous partons chez Candy, une américaine qui a
eu la bonne idée de venir s’installer dans ce trou à rats et d’ouvrir un hôtel
aux tarifs abordables, et à la cuisine réputée.
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Chez Candy - Hôtel de charme... (Photo Manu Abelé) |
17 octobre. On prend les
même et on recommence. A nouveau une longue attente dans la salle de l’aéroport
bruyante et brûlante, sans aucune info sur notre vol éventuel. A 7h45 les
Grenet et Perrine peuvent enfin décoller, nous sommes plein d’espoir pour notre
vol.
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La première moitié de l'équipe à Simikot, devant notre "taxi" (Photo Claire Grenet) |
A notre tour, nous passons en salle d’embarquement, mais rapidement il
apparaît que la probabilité d’un décollage est faible. Les heures passent, sans
aucune info à se mettre sous la dent en dehors de quelques signes de la main
adressés de loin et qui nous laissent dubitatifs. Et finalement vers 11h, le
couperet tombe, pas de vol aujourd’hui. C’est un gros coup au moral, on va
passer une journée et une nuit de plus dans cette charmante bourgade ! On
essaye d’en profiter pour se balader dans la ville, mais décidément l’envie n’y
est pas et les atouts de cet endroit ne sautent pas aux yeux.
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Départ pour une visite de la ville (Photo Manu Abelé) |
Faune locale, passionnant... (Photo Manu Abelé)
18 octobre. Enfin !
Nous avons pu voler et sommes à nouveau réunis tous les 6 à Simikot. La suite
de l’aventure va pouvoir commencer. On a pourtant bien cru que le scénario de
la veille allait se répéter malgré le beau temps sur Népalgunj.
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Grand beau sur Nepalgunj : embarquement
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Petit autoportrait pour fêter ça! |
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Tom et Manu pas malheureux |
Le voile
nuageux présent depuis le matin a Simikot a eu le bon goût de se déchirer au
dernier moment pour permettre notre vol. Et quel vol ! Après la plaine de
l’Inde et ses cultures marécageuses, apparaissent rapidement les premiers
reliefs.
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Adieu la plaine de l'Inde |
Ce qui pourrait passer pour d’abruptes collines sont tout de même des
montagnes de près de 4000m. Sous nos ailes défilent des vallées et des
montagnes ocres pour la plus part cultivées et donc striées d’innombrables
lignes parallèles qui témoignent de l’abnégation des népalais à cultiver en
terrasse.
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Montagnes arides mais cultivées |
Partout des chemins relient d’improbables villages accrochés à la
montagne.
Du fait de l’heure tardive, les
thermiques sont bien installés et malmènent notre petit coucou 15 places.
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Un avion énorme... |
Au
bout d’une heure, nous finissons par apercevoir ce qui ressemble à une piste
d’atterrissage, posée sur le flanc de la montagne. Notre avion pique du nez,
mais reste perpendiculaire à la piste. Au dernier moment, il amorce un virage
serré et tente de se mettre dans l’axe. Ca bouge dans tous les sens, et à
travers le cockpit par lequel nous voyons, nous apercevons tantôt une maison tantôt
un arbre mais pas la piste…
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Mais où est la piste? |
Autant dire que dans l’avion il y a de l’ambiance.
Finalement notre pilote parvient à redresser, et nous retrouvons avec un
immense plaisir le reste de l’équipe autour du premier repas préparé par notre
cook.
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Touch down ! (Photo Claire Grenet) |
Le ton est donné dés le début, c’est copieux, bien gras, bref
parfait !
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Premier repas, c'est pas pire |
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Simikot, le village et sa piste d'atterrissage (Photo M Abelé) |
Il nous faut ensuite refaire les
sacs et répartir les charges pour les porteurs et les mules (se prononce mioulse) avant de partir
plein d’excitation pour nos premières heures de trek qui doivent nous mener au
Saïpal. « On y est là !»…
On se rend rapidement compte que
le trek ne sera pas aussi rapide qu’on le souhaiterait. Les mules (se prononce toujours mioulse) marchent moins vite que nous, mais surtout les muletiers ont bien
l’intention de travailler le plus de jours possibles et de dormir sur les terrains de leurs connaissances. Malgré les négociations d’Anaraj notre sirdar (chef des porteurs
et des cooks) avec les locaux, il est impossible d’aller plus vite. Les gens de cette région ne sont pas
encore habitués à ce type de travail nous dit-il, et de fait nous ne croiserons
aucun touriste sur le trek, en dehors de ceux qui ont voyagé dans le même avion
que nous. Nous y étions préparés, et cela fait partie du charme de voyager dans cette partie sauvage du Népal.
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Simikot et ses maisons de pierres |
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Départ sur la "nationale" |
Nous marchons donc à peine plus
de deux heures pour rejoindre notre premier campement, dans le village de
Dharapuri. Nous découvrons enfin cet ouest sauvage. La neige semble être assez
bas, aux environ de 4500m, mais nous n’apercevons pas les sommets, cachés par
les nuages. Les paysages ressemblent un peu à ceux des Alpes, si on excepte l'altitude, la flore et l’absence d’urbanisation.
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Faune locale luxuriante |
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On suit sagement Maïla, le chef cook |
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Croisement difficile |
Le chemin que l’on emprunte est un peu
la nationale du coin, on y croise beaucoup de caravanes d’animaux qui
transportent des marchandises de toute sortes. Les népalais croisés au détour
des chemins semblent curieux de nous rencontrer, particulièrement les enfants.
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(Photo Manu Abelé) |
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(Photo Manu Abelé) |
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Regards échangés (Photo Manu Abelé) |
Malgré la pauvreté apparente, nous traversons des villages aux maisons en
pierres magnifiques, on se croirait dans le Val d’Aoste ! Notre premier campement
est très agréable, en bordure de rivière et à côté du village.
Le thé et les gâteaux ne tardent pas à arriver, c'est le luxe !
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Ca vient ce thé ? (Photo Claire Grenet) |
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Tea time (Photo Louis Grenet)
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Pendant ce temps là, déchargement des mules (Photo Claire Grenet) |
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Et goûter des filles (Photo Louis Grenet) |
Les tentes sont vites montées, et on peut donc rapidement enchaîner sur le dîner. Il ne faudrait pas perdre le moral, et on sait tous que la nourriture (surtout quand elle est bien grasse!) c'est le nerf de l'expé...
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Montage des tentes express pour vite passer à table (Photo Louis Grenet) |
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A table ! Et visez un peu la nappe... (Photo Louis Grenet) |
19 Octobre. Température
relevée dans la tente 14°c, c'est l'été.
Aujourd'hui encore, nous
avons droit à une bien courte journée de trek. Moins de 3h de
marche sont nécessaires pour rejoindre le village de Kermi. Il faut
voir le côté positif des choses, ça nous laisse du temps pour
faire la sieste et profiter du paysage. Et surtout, nous savons qu'à
Kermi il y a des sources d'eau chaude. Autant dire qu'on ne se fait
pas prier pour profiter d'un bon bain chaud, le prochain ne sera pas
demain...
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Au petit matin - Départ de Dharapuri |
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C'est la période des foins - Travail à l'ancienne... |
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On profite des paysages |
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Ca bucole un max! |
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Eau potable ? |
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Quel trafic ! |
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Premier passage technique (Photo Claire Grenet) |
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Les "hot springs" de Kermi. Ne manque que la bière! |
20 Octobre.
Température relevée dans la tente 8°c.
Encore
une journée de trek tranquille dans ces paysages qui ressemblent
étrangement aux Hautes-Alpes mais 2000m plus haut, avec, et c'est
assez rare pour être remarqué un ciel au moins aussi beau !
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Sur la future route qui reliera la Chine à Simikot |
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Toujours ces femmes qui transportent le foin |
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Et nos porteurs, qui se chargent de la cuisine, ou de nos skis... |
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La "route" longe un torrent magnifique |
Les températures ont été nettement plus fraîches aujourd'hui, à
moins que ce ne soit à cause du vent. Nous sommes passés à
Yalbang, pour déposer le matériel que nos mules transportaient pour
le monastère bouddhiste. Nous en avons profité pour visiter, et
avons pu goûter enfin le thé au beurre de yak : c'est
finalement assez peu goûteux et salé. Autant dire que « ça
passe crème ».
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Thé au beurre dans le bar du village de Yalbang (Photo Claire Grenet) |
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Arrivée au Monastère (Photo Louis Grenet) |
Après cette petite pose gastronomique, nous
avons assisté aux monastères à la traditionnelle Puja. Cette
cérémonie bouddhiste est incontournable au Népal avant d'aller sur
un sommet, et doit nous porter chance : « good luck for
the Saïpal and good luck for our team ». C'est dans une grande
pièce sombre mais très décorée, notamment de Bouddha bien dorés,
que nous découvrons un véritable concert de grelots, de
marmonnements chantés et de tambours. Malgré la barrière de la
langue, c'est assez émouvant, surtout quand nous finissons par
distinguer nos prénoms au milieu de ces phrases incompréhensibles.
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En route pour le campement - Les enfants portent aussi |
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Tom traverse pour rejoindre le campement |
Nous rejoignons notre campement en fin d'après-midi, après avoir
traversé le torrent qui nous « protège » d'un groupe de
gros singes qui assurent le spectacle dans la falaise et les arbres en face.
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Au lit, demain on prend de l'altitude |
21 octobre.
Température relevée dans la
tente 5°c.
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Préparation matinale (Photo Louis Grenet) |
On
prend enfin de l'altitude aujourd'hui. Nous passons d'abord dans le
village de Puya (3450m) qui se résume à quelques maisons qui ne
semblent pas habitées en ce moment, avant d'attaquer la longue et
raide montée vers un col qui culmine à plus de 4200m.
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Ca monte enfin! (Photo Louis Grenet) |
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Arrivée à Puya - La neige est proche |
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Anaraj : notre très sympathique sirdar. |
Durant la
montée, nous croisons nos premiers vrais yaks, bien poilus pour
affronter l'hiver et surtout bien costauds. Autant dire qu'on a pas
trop envie de s'y frotter. Les effets de l'altitude se font sentir
pour la première fois, tout le monde ralenti et le groupe s'étire
en fonction du rythme de chacun.
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Rencontre avec des yaks |
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Un yak à la "poilaison" remarquable |
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Tom heureux, à la "poilure" moins remarquable pour le moment |
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Passage des 4000 sur fond de ciel haut-alpin, et de moustache naissante |
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Arrivée au Col |
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Serein (Photo Manu Abelé) |
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Frileux? (Photo Manu Abelé) |
Dans
la descente sur Chala, notre prochain village étape, nous apercevons
pour la première fois le Saïpal qui émerge des nuages. Autant dire
qu'« il ne fait pas rire », même si l'arête terminale
ne semble pas trop compliquée... de loin en tout cas.
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Saïpal majestueux (Photo Manu Abelé) |
On
redescend finalement pas mal pour rejoindre Chala, et notre campement
qui se situe en contrebas de ce village incroyable, accroché sur un
raide pan de montagne entre deux couloirs d'avalanche. Ce soir, je
bats mon record d'altitude de nuit en montagne, 3650m...
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Chala, un village dans la pente (Photo Claire Grenet) |
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"Nos" mules sur le campement |
22 octobre.
Température relevée dans la
tente 3°c.
Après
le passage à près de 4300m hier, nous passons à nouveau au dessus
de 4000 avant de redescendre. C'est plutôt pas mal pour
l'acclimatation.
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La désormais traditionnelle pause déjeuner - Sieste à 4000 pour les globules |
Ce sont maintenant des yaks qui transportent toutes
nos affaires, pour notre plus grand bonheur. Bien que beaucoup plus
typiques que les mules, ces animaux sont bien moins dociles. Ils
passent où bon leur semble, et les chargements et déchargements
sont beaucoup plus compliqués, ce qui entraînent quelques rodéos
qui mettent les sacs (et leurs propriétaires...) à rude épreuve.
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Nos affaires arrivent, à dos de yaks |
Anaraj
et Maïla ont négocié et acheté en cours de route une chèvre ;
ça nous permettra d'avoir de la viande au camp de base !
C'était aujourd'hui le premier jour de grand beau temps. Tous les
sommets sont bien dégagés, ce qui nous a permis d'observer plus
attentivement l'arête terminale du Saïpal, et le vent en tempête
qui la balaye !
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Tempête de ciel bleu (Photo Louis Grenet) |
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Il faut se protéger du soleil (Photo Louis Grenet) |
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Nos vaillants porteurs (Photo Manu Abelé) |
Nous rejoignons notre campement en milieu
d'après-midi à Mula-Bari (3830m).
D'après
les informations collectées par Anaraj auprès des locaux, nous
devrions pouvoir rallier le camp de base à 4800m demain. Nous
sommes un peu étonnés, nous pensions en effet que l'étape jusqu'à
4300 m était déjà longue.
23 octobre.
Température relevée dans la
tente 0°c. Ca se rafraîchit nettement !
C'était
notre première grosse journée de trek, mais aussi la dernière pour
l'aller. Le départ a été assez tardif, et la progression
relativement lente sur des chemins de plus en plus étroits puis
inexistants. Les villageois de Mula-Bari embauchés pour tailler un
chemin pour les yaks dans les endroits trop escarpés ont eu du
boulot.
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Aménagement d'un passage pour les yaks |
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Plus de chemin... |
Ca y est, on rentre dans le vif du sauvage, plus de village,
le paysage devient de plus en plus minéral, et au fur et à mesure
de l'avancement on découvre des montagnes et des faces incroyables.
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Où est Charlie (Photo Manu Abelé) |
Comme nous le présentions hier, l'altitude indiquée par les locaux
pour le camp de base est fausse. Il se situe en fait à 4330m, sur
un replat le long d'un torrent et au pied d'un premier icefall.
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Arrivée à l'emplacement du camp de base, sur fond de grosse montagne
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Nos affaires arrivent aussi |
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Les
Népalais ne souhaitant pas continuer plus loin avec les yaks, (le
terrain leur donnera raison) nous décidons avec Manu, Tom et Louis
d'effectuer un premier repérage sur le glacier. Nous essayons donc
de trouver le meilleur chemin sur la moraine puis la pente en rive
gauche qui permet d'éviter le premier icefall. C'est un pierrier
immense et ingrat à perte de vue. Nous remontons jusqu'aux alentours
de 4550m (j'explose mon record d'altitude, héhé) sur un replat du
glacier, et essayons de tracer au mieux un chemin en plaçant des
cairns en redescendant.
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Départ pour le repérage |
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Moraine - Le CB est au pied de la coulure violette (Photo Manu Abelé) |
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Contournement du premier icefall - Le sommet du Saïpal au centre |
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Content d'être là... |
A
notre retour, il reste à choisir un emplacement bien confortable
pour nos tentes, et à ranger les affaires, nous sommes ici pour
trois semaines. A partir de demain, on sera dans le dur, les portages
d'altitude commencent !
Sympa la marche d'approche. Nous attendons la suite: l'ascension inachevée et les descentes à ski de JB...
RépondreSupprimerEn tout cas encore bravo à tous.
merci pour le racontage. c'est du boulot !
RépondreSupprimeron met jamais assez de commentaires sur les blogs...
on voit déjà une belle expé ! du très beau paysage, des rencontres, de la météo, de la bouffe, du dodo, de la thermométrie... ça sent la bonne ambiance. ça a dû être super cette entrée en saipalie, vers le super wild.
Bon la suite, c'est avant Noël ?
RépondreSupprimerMais sinon, bien sûr ton récit est parfait tout ça tout çaaaa.
Trop bon, je veux la suuuuuuuuite !
RépondreSupprimerC'est le cafard qui t'empêche d'écrire la suite. Vivement la deuxième partie, celle qui nous donnera plein d'émotions...
RépondreSupprimerOn se croirait chez Lansb-mag ici...
RépondreSupprimerCa vient...
RépondreSupprimer