vendredi 24 janvier 2014

Saïpal - Voyage dans le far west népalais (Partie 2)

24 octobre. Température relevée dans la tente -2°c.
Comme prévu hier, nous avons eu droit à une journée bien crevante. Et pourtant, nous avons finalement décidé que pour ce premier portage, nous serions aidés par nos 3 porteurs Népalais, ce qui devrait permettre de réaliser « seulement » deux portages jusqu’au camp de base avancé. Nous sommes donc partis peu avant 9h, chargé pour ma part de sûrement plus de 20 kg ! Il faut dire que le matériel de ski pèse à lui seul  8kg, autant dire que je ne me facilite pas la tâche…
Au départ, encore souriant...
Échauffement sur le plat
La montée sur ce glacier noir est longue et éprouvante, d’autant que au dessus de 4550m, il nous faut trouver le chemin pour d’abord éviter le second icefall, puis traverser le glacier pour rejoindre la rive droite, où nous devrions installer le camp de base avancé (ABC pour les intimes).
Vers 4600 - A la recherche du meilleur passage
C'est long, et ça ne monte pas beaucoup
Ça passe!
Tours et détours
La progression n’est pas compliquée techniquement puisque le glacier est recouvert de cailloux, en revanche il faut contourner au mieux les trous et surtout éviter de monter et descendre constamment. Il nous a fallu aussi trouver le meilleur emplacement possible, c'est-à-dire plat (ou ce qui s'en rapproche le plis…), avec de l’eau à proximité pour éviter de gaspiller du gaz pour faire fondre de la neige,  et le plus près possible de la pente qui permet d’éviter le virage du glacier très crevassé. Après quelques tergiversations, nous trouvons notre bonheur vers midi, à 4870m. La vue sur le Saïpal, et les 6000 voisins est époustouflante. Nous sommes au pied de la face nord, plus de 2000m d’un glacier ultra crevassé avec de gros séracs qui pendent un peu partout et ont la bonne idée de tomber régulièrement pour assurer le spectacle en entraînant de beaux aérosols. Les sommets voisins ne sont pas en reste avec des faces incroyables également.
Il y a les restes de la dernière expé d’il y a trois ans, ça nous fera quelques poubelles de plus à descendre… 
Chute de sérac - Quel timing, bravo à l'organisation!
L’emplacement est un gros tas de cailloux, qu’il faut essayer d’aplanir au maximum avant de monter les tentes et d’entreposer le matériel. On s’emploie donc à daller au mieux, puis à faire des murets de pierres pour protéger du vent. Après avoir soigneusement mis les vivres dans les tentes pour les protéger d’éventuels chocards affamés, nous pouvons redescendre au camp de base. 
Dallage (Photo Louis Grenet)
On passe à la deuxième tente (Photo Louis Grenet)
J'en vois qui papote au fond... (Photo Louis Grenet)
Deuxième tente (Photo Louis Grenet)

La fine équipe (Photo Manu Abelé)

La descente paraît interminable, pourtant elle ne nous a pris qu’une heure et demie. Contre toute attente, ça se confirme, l’altitude quand on n’est pas très acclimaté, c’est fatiguant… Nous sommes donc arrivés vers trois heures et quart, avec le soleil et une bonne soupé préparée par Amor avec amour (il fallait la faire, promis c’est la dernière fois !). Ce soir, c’est mal de tête pour tout le monde, le tarif pour de gros efforts en altitude… Je tente une petite sieste avant le dîner, pour tenter de me remettre, mais rien n’y fait. En fait, il ne faut surtout pas s’allonger mais au contraire s’assoire, dixit notre médecin. Et effectivement ça marche, merci Claire !

Repos au camp de base (Photo Louis Grenet)


25 octobre. Température relevée dans la tente -2°c.
Ce matin, lever à 7h00 pour la Puja collective avec l’équipe de Népalais qui reste avec nous au camp de base, à savoir Anaraj notre sirdar, Maïla chef cook, Amor notre bien aimé cook, et « mister OK » (seul mot d’anglais qu’il connaisse, ce qui ne l’empêche pas de rire dès qu’on lui parle). Pour l’occasion, ils ont construit juste au dessus du camp, un magnifique cairn sur lequel ils accrochent les fameux drapeaux à prière. Ils allument un feu et de l’encens, puis Anaraj mène la cérémonie au cours de laquelle nous sommes bénis, ainsi que le matériel que nous n’avons pas encore monté. On partage ensuite un thé au lait bien sucré, avant de nous remettre une écharpe blanche assortie d’un « take care ».
Préparation de la Puja (Photo Louis Grenet)
Nécessaire à Puja (Photo Louis Grenet)
Notre équipe népalaise à l'oeuvre (Photo Louis Grenet)
Et c'est parti pour le show
Tout ça est visiblement du goût de Tom!
Un peu de riz sur le front pour fêter ça
"Good luck for the Saïpal"
"Take care" ( Pour les mauvaises langues, mais non Manu n'a pas grossi, c'est à cause de la barbe et de l'altitude...)
Un de nos sympathiques porteurs - Manu a bien fait de ne pas monter ses skis hier, ils sont bénis (Photo Louis Grenet)
Grosse chaleur...
La suite de la matinée est passée à trier le matériel, à remplir les sacs du matériel que nous souhaitons monter, puis à faire une bonne toilette dans un torrent à l’eau proche de zéro degré. Autant dire que si on n’était pas encore réveillé, cette fois c’est fait… Comme prévu, on prend le déjeuner tôt avant d’entamer la longue montée vers l’ABC.
Un petit cliché de nos toilettes, sûrement parmi les 10 plus beaux du monde ! (Photo Louis Grenet)
Deuxième portage. Mais à qui sont donc ces jambes affûtées?

Anaraj et Amor nous accompagne pour notre plus grand plaisir!
Finalement, il ne nous aura fallu que deux heures et demi pour rejoindre le camp malgré le poids des sacs. Il est encore bien tôt (15h30) mais le soleil a déjà disparu, autant dire que ce n’est pas l’ambiance « Paris plage ». Amor et Anaraj qui sont montés avec nous redescendent vite au camp de base. 
Haha...
Nous sommes désormais seul sur la montagne. Fini le confort du camp de base, le thé chaud à toute heure et les bons petits plats trois fois par jour. Fini également les attentions permanentes de notre équipe de Thamserku, ces népalais sont incroyables! Ca va devenir un tantinet spartiate, tant mieux on est un peu venu pour ça il parait !
On passe la fin de l’après midi à ranger les deux tentes, puis on rentre vite se mettre « au chaud » et préparer le dîner. Il fait nuit à 18h, la nuit sera longue ! Demain si tout va bien, on fera un premier portage à 5400m.

 
ABC - Installation

26 octobre. Température relevée dans la tente -6°c. Il fait environ 5°c de plus dans la tente que dehors, autant dire qu’on a pas trop envie de sortir du duvet…
Après une première partie de nuit passée à chercher de l’air (suis-je hypocondriaque ? J’ai l’impression de manquer d’air et de m’asphyxier…), la seconde l’est à attendre le soleil pour enfin sortir de la tente. Ce fainéant n’arrive qu’à 9h00, il faut être patient, surtout quand on est rentré dans le duvet vers 19h !
On prend le ptit dej dehors en essayant de se réchauffer dans les premiers rayons du matin. La préparation des sacs pour le second portage est longue, et j’arrive à nouveau à me faire un sac bien lourd ; toujours ces skis sur le sac, mais encore du caillou à perte de vue…
Premier ptit dej en autonomie. On rigole pourtant il y a des nouilles chinoises de la veille qui flotte dans le thé. "Bon appétit bien sûr" (Photo Louis Grenet)
Ah, un peu de "chaleur"!
Manu en partance pour une bonne bovinante !

La montée est franchement affreuse et épuisante dans des pierriers raides, instables et souvent en dévers. Un peu avant 15h, Tom, Manu et moi pouvons enfin déposer les sacs à Red Roc Camp à 5430m après 3h30 de gros efforts.
Louis à la sortie du premier raidillon (Photo Claire Grenet)

Youpi ! Pas de panique, mes doigts sont seulement cachés... (Et oui, je sais pas terrible les 4m/mn)
Petite pause pour souffler - Pas mal (le paysage, pas Manu)!
Dépose du matériel à Red Roc Camp - Pas mal bis (le paysage encore, pas la pose de Tom...)
Descente à l'ABC (Photo Claire Grenet)
Nos trois compères souffrant de l’altitude et du poids des sacs ont laissé leurs affaires vers 5200. Durant la montée, nous avons pu observer notre itinéraire sur le Saïpal plus en détail et c’est un peu la désillusion. Nous espérions trouver la montagne très enneigée après la dépression qui vient de traverser le pays, mais elle est en fait beaucoup plus sèche que ce que nous avions vu sur des photos. La face bien raide issue du Rani Top (6400m) que nous espérions skier avec Manu apparaît très rocheuse. J’ai de gros doutes sur la possibilité de passer par là ! Il est sûrement possible de monter, mais descendre 700m dans un terrain aussi technique sans assurance et en étant épuisé…
Que de cailloux ! Au centre, la face du Rani Top que nous espérions enneigée... (Photo Claire Grenet)
La descente est rapide avec les sacs vides, mais demande de la concentration et un bon sens de l’itinéraire pour ne pas se retrouver « au taquet » dans des pentes biens raide en gravier. La fatigue et l’envie d’arriver me vaudront une bonne gamelle qui aurait pu mal se finir. J’en suis quitte pour de bons hématomes et un beau trou dans mon pantalon ! Ce soir j’ai droit au bon mal de tête obligatoire (qui passe heureusement avec un petit cacheton), et a un moral un peu dans les chaussettes. J’ai la désagréable impression qu’on va prendre un but à cause des conditions. Quoi qu’il en soit, demain rebelote, portage à Red Roc Camp, et si tout va bien nous dormirons là-haut.

27 octobre. Température relevée dans la tente -6°c.
La journée ne s'est pas déroulée comme prévu. Ce matin comme hier, nous larvons tranquillement dans les tentes en attendant que le soleil arrive. J'ai encore assez mal dormi, mais au moins je n'ai eu aucun problème pour respirer. Il faut dire que je me suis aperçu hier que la nuit précédente j'avais dormi dans une grosse cuvette la tête en bas ; forcément ça n'aide pas ! C’est malgré tout la meilleure nuit de ces quinze derniers jours…
Louis et Claire sont bien fatigués ce matin, et nous décidons donc de les accompagner au camp de base pour prendre du repos. Les efforts des jours précédents pèsent sur nos organismes, et il est important pour une bonne acclimatation de ne pas être trop fatigué. La descente jusqu’à 4300m n’est pas trop longue, et arrivé sur place notre équipe népalaise est au petit soin, nous passons donc le reste de la journée à nous reposer : on bouquine, on écoute de la musique, on joue aux cartes et on boit des litres de thé.
Réconfort (Photo Claire Grenet)

Soleil brûlant... (Photo Claire Grenet)


28 octobre. Température relevée dans la tente -6°c. Les températures continuent de se rafraîchir.
Il fait moins beau aujourd’hui et les températures sont bien fraîches ! La matinée est passée à bouquiner et à accompagner Manu et Perrine, qui ayant amené leurs chaussons font du bloc non loin du camp de base. Il faut dire que dans cet amas de rochers, les blocs ne manquent pas !
Manu à la recherche du bon bloc
En voilà un!
Et bim le bloc!
En sépia, Manu beaucoup moins flashy

Au tour de Perrine
A midi, comme depuis quelques jours, les discutions concernant la stratégie d’ascension vont bon train. Pour ma part, j’ai du mal à me projeter au dessus du Rani Top, sachant que je n’entrevoie aucune solution pour y accéder. Optimisme quand tu nous tiens…
Après un repas bien gras comme à l’accoutumée, une douche bien fraîche et à nouveau une bonne séance de lecture, il est temps de préparer les sacs pour Manu, Tom et moi. Nous avons en effet décidé de remonter à l’ABC en fin d’après-midi. Louis, Claire et Perrine partiront quant à eux demain. Nous n’avons aucune chance de trouver le soleil là-haut, et les activités n’étant pas foule à 4800, nous ne quittons le camp de base qu’aux alentours de 15h. Une fois de plus, Amor notre ange gardien ne manque pas de nous demander d’être bien prudent. La montée sur ce long glacier noir est toujours aussi palpitante et se fait sous quelques flocons. Ces moments sont propices pour laisser nos esprits divaguer… A notre arrivée, les nuages se déchirent pour laisser place au froid, à la solitude puis rapidement aux étoiles. Notre téléphone sat marche décidemment toujours aussi mal, ce qui me stresse un peu. J’espère que nos moitiés ne s’inquiètent pas trop en France ! 

L'ABC si chaleureux...

29 octobre. Température relevée dans la tente -8°c.

On profite d'une vue agréable (Photo Manu Abelé)
Comme tous les matins, il faut traîner « au lit » jusqu’à 8h30 pour attendre le soleil. On se prépare ensuite pour ce qu’on espère être le dernier portage jusqu’à Red Roc Camp. 
Et c'est parti! (Photo Manu Abelé)
Jb à la sortie du premier raidillon. Quel sac mes aïeux, quel sac! (Photo Manu Abelé)
On souffle un peu vers 5200
Manu et sons sens inné de la pause...

Bientôt le glacier (Photo Manu Abelé)

Encore un effort (Photo Manu Abelé)

Manu en termine
Décidément, cette montée à 5440m avec de gros sacs se révèle exténuante et je suis arrivé avec un gros mal de tête. Autant dire que je n’ai pas été d’une grande aide pour les corvées du soir… 

Red Roc Camp - Un camp résolument typé "montagne" (Photo Thomas Charbonneau)
Décidément c'est pas mal (Photo Thomas Charbonneau)
Tea time - Merci les copains! (Photo Thomas Charbonneau)
Pendant que Manu bosse
On s'occupe à notre manière...
Tom tout sourire, comme toujours!
Manu et Tom s’en sortent mieux et sont comme d’habitude aux petits soins. Ça confirme une fois de plus et s’il en était besoin, de l’intérêt de partit en expédition avec un groupe solidaire. Ça confirme aussi une fois de plus que je suis parti avec les bonnes personnes ! Le moral n’est pourtant pas au plus haut ce soir, sûrement à cause de la fatigue, mais je compte bien pouvoir enfin skier demain.


30 octobre. Température relevée dans la tente -6°c
J'ai à nouveau passé les premières heures de la nuit à chercher de l'air, dur dur ! Le soleil arrive à 8h sur la tente, ça fait une longue nuit, mais c'est le luxe comparé aux autres camps. On peut sortir se dégourdir les jambes plus tôt. Le Liz Himal qui est notre objectif de la journée présente une jolie face ouest. Nous n'avons donc pas besoin de nous presser si nous voulons être au soleil. Nous profitons ainsi de la douceur de la matinée sous de belles falaises rouges-bordeaux avant de partir vers 11h.
Matinée intense...
Pendant ce temps là. 30 octobre au matin, Louis et Perrine préparent la corde fixe avant de monter (Photo Claire Grenet)
Enfin! On met les crampons
Nous devons nous encorder à deux pas de la tente : cette fois-ci on progresse sur un glacier enneigé, et il peut y avoir de gros pots... On se relaye à la trace, qui malgré le faible enfoncement se révèle exténuante !

Concentrés sur l'effort
Manu à la trace
Sous l'oeil du Saïpal (Photo Tom Charbonneau)

Doucement mais sûrement
Petite pause alors que l'objectif se dévoile
Un des 6000 que nous espérions skier, il manque un peu de neige cette année...
Arrivés au dessus de la rimaye, on se désencorde puis je pars devant pour commencer la trace avant de me raviser. Il y a une seconde rimaye qui a l'air très profonde si j'en juge par le trou apparu sous mon pied droit... Nous en sommes quitte pour reprendre la corde, avant de la quitter définitivement 15m plus haut. La face est raide, et la stabilité de la neige nous inquiète un peu. Nous choisissons donc de remonter par un couloir où la neige a déjà coulé. Malgré cela et malgré nos poids plûmes nous nous enfonçons pas mal. Avec en plus les effets de l'altitude, nous arrivons bien carbonisés 10m sous le sommet, à 5975m d'après mon alti. Malheureusement, sans la corde, un ressaut rocheux nous empêche de grimper les derniers mètres. Dommage, mais une belle descente nous attend Manu et moi : 200m à plus de 45°. Pour Tom, le retour se fera comme l'aller : en mode piéton. Pour une fois que nous pouvons profiter de notre surplus de matos... 
Au dessus de la rimaye, un peu de pente

Manu prend vaillamment la tête de la course
Repos photo...

La fin est proche (Photo Tom Charbonneau)
C'est le premier virage de la saison, et autant dire qu'il n'est pas facile à poser ! La pente est bien raide, il y a 10cm de poudre sur une neige bien béton, l'altitude ralenti un peu la machine, et je n'ai jamais utilisé ces skis : ambiance... Comme d'habitude, une fois que c'est fait la pression tombe d'un cran et je peux enchaîner les virages aussi longtemps que le souffle le permet. Manu s'élance à son tour, et nous profitons d'une descente un peu courte mais magnifique. Une fois sur le plat du glacier, Tom s'encorde avec Manu pour passer la zone crevassée puis nous n'avons qu'à nous laisser glisser paisiblement pour retrouver notre tente, bien fatigués mais satisfaits d'avoir poser les skis pour la première fois sur ce beau sommet.
Premier virage, concentration de rigueur!
C'est bon, ça tient!
Manu à l'oeuvre sous un ciel noirci par l’altitude.

Une belle ligne

Manu se régale
Pendant que Manu escorte Tom...
... il faut bien s'occuper!
La face du jour
La suite pour les jours prochains si le temps le permet

Regards tournés vers l'avenir...
Après nous être un peu restaurés (la perte d'appétit en altitude n'est pas un mythe, et on est bien loin des fameuses 3500 kcalories journalières qu'il faudrait avaler!), nous avons passé l'après midi à essayer de recharger le téléphone sat pour envoyer un message vers la France, sans succès.
Vers 16h30, alors qu'on y croyait plus du tout, nous voyons arriver nos 3 compères. Ils sont rôtis, mais ils ont réussi à monter jusqu'ici ! On leur donne donc un coup de main pour monter leur tente, puis c'est repos pour tout le monde et on en a bien besoin.


Fin d'aprèm ensoleillée (Photo Claire Grenet)


31 octobre. Température relevée dans la tente -11°c.
Journée de déprime. J'ai encore passé la nuit à attendre le sommeil. Je ne sais plus dormir ! Et ce foutu téléphone sat qui ne marche pas. Mon moral est au plus bas ce matin... J'hésite à retourner au camp de base. Je vois bien que pour les autres c'est un peu l'incompréhension, mais je prends la décision de descendre. J'ai la désagréable impression de les abandonner, de leur faire un coup bas. J'en pleurerais, mais je sens bien qu'il est plus raisonnable pour moi de prendre du repos en bas.
Manu et Tom se sentent bien et tenteront de monter à Shadow Camp ce soir. Perrine, Louis et Claire doivent faire un aller-reour à 5200m pour récupérer les charges qu'ils ont laissé lors du premier portage. Je les accompagne donc puis continue seul mon chemin, non sans que Claire m'ait prescrit un somnifère qu'on peut prendre à l'altitude du camp de base. Il faut que je dorme !
A mon arrivée à 4300 c'est la surprise pour nos amis Népalais, il ne s'attendait pas à me revoir de sitôt, et nous n'avons pas eu de contact radio depuis deux jours. Comme d'habitude, ils sont débordant de gentillesse et d'humanité. C'est un défilé de « tea sir ? », « cafe sir ? », « soup sir ?», « are you ok sir ? »... En insistant encore une fois, j'arrive à me faire appelé par mon prénom, et comme d'habitude ce sera « zibé ». Après avoir dîner dans leur tente avec eux, traité comme un roi, j'ai pu enfin charger le téléphone et appeler deux fois 30 secondes Pauline. Que c'est bon pour le moral! Je me couche tôt, non sans oublier de prendre le marchand de sable en pilule. On verra bien ce que ça donne !

(Je n'ai aucune photo de ce jour là, je n'avais pas trop la tête à ça...)
Pendant ce temps là :
Tom et Manu en mode détente avant de monter (Photo Claire Grenet)

Claire cherche de l'eau (Photo Louis Grenet)
(Photo Louis Grenet)

Ca brasse dans le raidillon (Photo Tom Charbonneau) 
Shadow Camp (Photo Tom Charbonneau)
1er movembre. Température relevée dans la tente : aucune j'ai laissé le thermomètre à Tom, mais au jugé je dirais qu'il fait plus froid qu'au début, ce que confirme le torrent presque intégralement gelé le matin.
Incroyable, j'ai dormis 4h d'affilé jusqu'à minuit ! Merci le comprimé, le moral est déjà meilleur ce matin même si je ne suis pas encore certain de vouloir remonter...
Saupoudrage nocturne
Temps mitigé aujourd'hui
Ce matin j'ai essayé a priori avec succès de réparer le matelas gonflable de Tom. Je lui ai laissé le mien pour qu'il ne gèle pas la haut. Il faudra le tester la nuit prochaine. Après un petit dej à se faire péter la panse, je pars vers 10h30 pour un rapide aller-retour vers l'ABC. J'ai en effet promis aux autres de leur faire un point météo (que nous recevons chaque jour par texto quand le tel sat fonctionne. Merci à notre équipe de routeurs de choc : Manu A, Jibé et Pauline) quotidien par radio, mais à cause des grosses falaises qui bordent le glacier, le signal est affaibli ce qui oblige à prendre de la hauteur pour communiquer avec les camps d'altitude. J'ai l'impression d'être utile à l'équipe en faisant ça, et en quelques sortes cela me rapproche d'eux. Les infos météo que je leur donne ne sont pas bonnes, le vent est annoncé en tempête et les températures baissent. Je passe un bon moment à communiquer avec eux. Personne n'a bougé avec ce vent, mais étant donné les prévisions, Manu et Tom décident de me rejoindre alors que Louis, Claire et Perrine restent à Red Roc Camp pour tenter le Liz Himal à leur tour demain.
Ça se dégage grâce au vent très fort
Ne perdons pas les bonnes habitudes, un petit "point moustache"
Notre ABC n'a pas bougé
A mon retour au camp de base, je profite du temps que j'ai pour discuter avec Anaraj et Amor malgré leur anglais que l'on peut qualifier de pas très académique. Quel dommage de ne pas pouvoir partager plus encore...
Le retour de Manu et Tom me fait le plus grand bien ! Je suis tellement heureux de réintégrer le groupe après seulement une nuit de coupure...

Et pendant ce temps là :
- à Red Roc Camp
Repos à Red Roc Camp (Photo Louis Grenet)
Fin de journée ventée (Photo Louis Grenet)
- à Shadow Camp

Tom au réveil - Le vent rentrerait-il dans la tente? (Photo Tom Charbonneau)
Tentative de sortie (Photo Tom Charbonneau)
2 novembre. Toujours pas de température, le thermomètre est resté dans la tente à Shadow camp.
Les journées s'enchaînent. Après une nouvelle nuit correcte sous somnifère, petit dej frisquet dans la tente mess vers 8h30 puis je pars à nouveau vers 10h30 pour l'ABC afin de faire le point avec Louis, Claire et Perrine qui sont partis à l'assaut du Liz Himal.
Perrine en route pour le Liz Himal (Photo Claire Grenet)
Louis en habit de lumière (Photo Claire Grenet)
A l'approche du sommet (Photo Louis Grenet)
Encore plus à l'approche du sommet (Photo Louis Grenet)
L'envers du Rani Top (Photo Louis Grenet)

Vue sur Shadow Camp, la bande de neige au soleil au centre de l'image (Photo Louis Grenet)

Il m'a fallu une heure et demi pour monter sans forcer, le repos a fait du bien ! Arrivé là-haut, surprise ! je rencontre deux Suisses venus eux aussi tenter le Saïpal. Nous ne sommes plus seuls sur la montagne. Ils ne sont cela-dit pas très loquace, ou alors très fatigués (ou alors juste Suisse-Allemand...) De retour au camp de base j'apprends que deux trekkeurs français se sont également installés pour deux jours, à 10 minutes  en contrebas avec les S


. C'est la foule ! Comme la veille, je passe l'après-midi à traîner dans la tente mess avec Manu et Tom. On boit du thé, du coca et du chocolat à défaut de bière, et comme à l'accoutumé on émet des hypothèses sur l’ascension. J'ai à nouveau très envie de monter, même si les infos des conditions ramenées par Manu et Tom ne sont pas encourageantes. La facette est aussi sèche qu'on le voit, il y a 10cm de sucre en poudre posés sur une dalle bien lisse ! Qui plus est le vent est annoncé fort, et les températures bien froides.
La lagune du camp de base. Frileux s'abstenir!
La vie paisible du camp de base (Photo Tom Charbonneau)
A table ! (Photo Tom Charbonneau)
Pendant ce temps là, à Red Roc :
Occupation journalière (Photo Claire Grenet)

La recherche de l'eau (Photo Claire Grenet)
3 novembre. Froid !
Nous sommes montés à Shadow Camp (5790m).
La lagune a gelé!
La journée a été bien longue pour une fois, pour avaler les 1400m de dénivelée. J'en ai d'autant plus bavé qu'il a fallu que je remonte tout mon matos depuis le camp de base, un portage de plus... Louis et Claire, maintenant bien acclimatés se sont décidés à venir avec nous, mais malheureusement Perrine est descendue sans que nous la croisions. La longue attente en altitude a eu raison de sa motivation. Quel mauvais timing !
Arrivée à Red Roc Camp. C'est encore long!
Manu, tranquille avant la pause de Red Roc
On a troqué les baskets contre les crampons 
Ouais ouais, j'arrive...
...le temps de prendre une photo!
Le paysage s'ouvre.
On approche...
L'alternative à la face rocheuse. Bof bof!
Au pied du mur
Encore un effort
J'y suis presque (Photo Tom Charbonneau)
"On y est là"
Louis et Claire en approche
A la recherche du matériel (Photo Tom Charbonneau)
Un peu de repos (Photo Tom Charbonneau)
Préparation de la plateforme pour la seconde tente (Photo Tom Charbonneau)
Je suis arrivé fatigué au camp, mais je sens tout de même que le repos en bas m'a fait beaucoup de bien. Avant d'installer la tente de Louis et Claire, il a fallu retrouver le matos de Manu et Tom enseveli profondément sous la neige contre la VE25 par le fort vent des derniers jours. S'en est suivi une bonne séance de terrassement pour les installer correctement ; à 5800 ça réveille les bronches...
Le soleil nous abandonne
Louis et Claire devant leur palace...
Manu fanfaronne encore!
Du coup, moi aussi!
Test d'acclimatation...
Fin de journée
Il commence à faire bien froid (Photo Tom Charbonneau)
Les joies simples : des chaussons en duvet
...
Petit goûter pendant que la tente gèle gentiment
Je ne sais pas trop quoi penser de la suite avec ce vent fort, les températures bien fraiches et cette facette qu'il doit être possible de grimper en se mettant un peu au taquet mais qui sera alors bien dur à désescalader...
Quoi qu'il en soit, l'emplacement de ce camp est tout simplement fantastique. La vue s'ouvre enfin sur d'autres sommets et nous dormons dans un cadre glaciaire superbe. Nous sommes d'ailleurs entourés de crevasses, et il est hors de question de s'aventurer à plus de deux mètres de nos tentes. Pendant que j'écris ces lignes, une chute de sérac non loin de la tente vient de mettre un peu d'ambiance... Les encouragements de Pauline et des proches par téléphone sat reçus hier sont une incroyable source de motivation pour la suite, mais me rappellent également à la prudence !
Bonne nuit!
4 Novembre. Température relevée dans la tente : -10°c.
La nuit a été très ventée, secouant la tente et décrochant le givre des parois, on a eu l'impression qu'il neigeait dans la tente, c'était sympa....
Le jour arrive, on a connu pire!
Louis et Claire, bien fatigués décident de descendre. De mon côté, étant donné les prévisions de vent, je pense qu'il est trop délicat de monter camper sur l'arête. Je tenterais donc bien un aller-retour au Rani top à la journée. Manu et Tom quant à eux veulent tenter de continuer. Je ne veux pas prendre le risque de redescendre tout seul de 6400m dans ce terrain délicat, et c'est la mort dans l'âme que je décide de renoncer. C'est maintenant certain, je n'irai pas au sommet.
Il nous faut du temps pour plier le camp. Je laisse de l'avance à Louis et Claire, étant nettement plus rapide avec les skis. Les 100m bien raides du haut ne sont pas une sinécure avec mon sac de 25kg et une neige inconsistante, mais les 350m qui nous séparent de Red Roc Camp sont vite avalés et j'ai le temps de préparer un bon thé avant l'arrivée des Grenet.
Début de la fin
Retraite 
Sous l’œil goguenard du Rani Top
Tout en le sirotant tranquillement, nous avons tout le loisir de voir Manu et Tom évoluer juste au dessus de Shadow Camp, dans la face glaciaire. On comprend vite qu'il y a un problème en les voyant arrêtés un long moment. Ils font finalement demi-tour, aucun de nous n'ira au sommet. Quelle désillusion !
Manu aux prises avec la raide face du Rani Top (Photo Tom Charbonneau)
L'aventure n'est pourtant pas finie, et il nous faut à présent redescendre tout le matériel jusqu'au camp de base. Nous prenons notre temps, rien ne presse. Manu et Tom reviennent à leur tour bien déçus, mais il n'y avait pas non plus possibilité de passer dans cette face glaciaire très raide sans se mettre en danger. Ils ont donc préféré renoncer.
Tom de retour
Chargés comme des mules, nous prenons le chemin de l'ABC où nous laisserons tous un peu de matériel, les épaules meurtries par nos sacs trop lourds. Nous quittons définitivement la très haute montagne, tristes et frustrés mais tous en bon état, ou au moins dans le même état qu'au départ. Ce retour est un vrai calvaire, mais la première bière en trois semaines, aussi mauvaise soit-elle est un réconfort indescriptible. Et que dire de l'accueil de notre équipe népalaise... !
Demain, nous devrions nous reposer, nous en avons tous besoin, ensuite il faudra remonter à l’ABC chercher tous le matos que nous y avons laissé, pas une mince affaire !

Et maintenant, c'est qui les mules ? (Photo Tom Charbonneau)
5 novembre : température relevée dans la tente : -5°c. C’est pas vraiment la chaleur au camp de base.
Après une fraîche matinée, douche-lessive-lecture, on se décide finalement à aller chercher le matos aujourd’hui afin d’en avoir fini avec les corvées.

Look grand froid - lunettes recommandées (Photo Tom Charbonneau)
Chauffe-eau made by Tom , résultat surprenant : la douche a fondu... (Photo Tom Charbonneau)
La plus haute machine à laver du monde  (Photo Tom Charbonneau)
 (Photo Tom Charbonneau) 
Séance de lecture (Photo Tom Charbonneau)
Devinez qui gère les vivre? (Photo Louis Grenet)
Maïla en pleine préparation (Photo Louis Grenet)
Amor aux fourneaux (Photo Louis Grenet)
Cuisson du gâteau (Photo Louis Grenet)
Avec Manu et Tom, nous décidons de partir le plus tard possible afin de profiter au mieux du soleil au camp de base. Les autres préfèrent partir tranquillement en début d’après midi, tandis que nous décollons vers 15h pour une montée version KV initiée par Manu. Une fois arrivés à notre cher ABC, nous prenons le temps de ranger et de répartir les charges. Avec Tom, nous ne sommes pas trop pressés de descendre, tout en sachant que c’est probablement la dernière fois que nous voyons cette immense face nord du Saïpal. Adieu émouvant donc durant la descente, d’autant que la face s’empourpre sous les derniers rayons ! Nous arrivons à la nuit au camp de base, heureux malgré tout d’en avoir terminé avec ces allers-retours sur ces moraines sans fin. Grâce à Manu, notre dîner est agrémenté de spécialités savoyardes (diots, crosets, fromage…) qui nous l’espérons tous ne sont qu’un avant goût de notre retour en France. Une petite partie de carte, et tout le monde file « au lit ».
Effets de l'altitude? (Photo Claire Grenet)
6 et 7 novembre : températures relevées dans la tente -6°c.
Il faut occuper les journées qui sont bien longues, et que dire des nuits ! Le froid permanent et l’inconfort de la vie sous tente commencent à peser maintenant que l’objectif n’est plus le sommet mais seulement de rentrer. Les conversations concernant les plats que nous dégusterons en France vont bon train ! Ces deux journées sont également passées à lire, à faire du bloc pour les courageux, la sieste pour les autres ou à jouer aux cartes.
Manu joue du biceps
Manu et son sens inné de la pause, bis (pour ceux qui suivent encore)
Un spot de bloc géant
Accès un poil engagé!
On n'est vraiment pas malheureux ici
Perrine en termine avec un tour de bloc "pas tant facile" 
En fin d’après-midi du 7, nos yacks sont arrivés sous la neige : scène superbe et émouvante, l’heure du retour a sonné. Il n’est tombé que deux petits centimètres et heureusement, espérons que cela fondra vite !

Arrivée de nos yacks, et de la neige
Habile façon de voir le jeu de Tom - ambiance frisquette
Dernière nuit à Saïpal city
8 novembre
Et dire qu’on s’imaginait tous un retour en short, t-shirt et baskets… On a vite déchanté ce matin en voyant les dix centimètres accumulés sans bruit pendant la nuit, et ça a continué toute la journée ! La marche n’a pas été très facile avec cette neige et sans chemin sur ce terrain chaotique. Nous sommes arrivés bien trempés et pour ma part les pieds bien gelés, ne pouvant pas marcher sur ce terrain avec mes chaussures de ski trop rigides. Tom, en baskets encore plus légères ne semble pas gêné le moins du monde, facile le mec ! Et que dire de nos porteurs en petites chaussures en toile à la semelle lisse… Un véritable calvaire pour Amor qui a fini par accepter une paire de bâtons pour lui faciliter la tâche. 
Changement d'ambiance


La banquise se referme


Départ du camp de base

Terrain chaotique avec la neige

A la recherche du meilleur passage


Amor, plus à l'aise avec des bâtons

Tiens, des arbres!

La neige est arrivée, les skis sont sur un yack, allez comprendre


Quelle joie de retrouver de la végétation... (Photo Tom Charbonneau)

Passage délicat (Photo Tom Charbonneau)

...
La journée s’est malgré tout comme d’habitude passée dans la bonne humeur et les éclats de rire collectifs. Il est tombé 5cm pendant le dîner, on espère tous que ça ne durera pas trop ! 

9 novembre
Il a cessé de neiger pendant la nuit, c’est bon pour le moral ! Il y a tout de même plus de 20 cm de neige, c’est dur pour les pieds d’autant que les chaussures ont gelé pendant la nuit mais  les paysages sont magnifiques sous ce beau soleil. 
Préparation sous le soleil
On n'est pas bien là?
Tout doux... (Photo Tom Claire Grenet)
Rassemblement des yacks

Pour votre culture : Cynorrhodon (haha...)
(Photo Claire Grenet)
Malgré tout, le ciel se recouvre bien vite, et à 11h il neige à nouveau. On voit bien qu’il neige très bas en vallée, l’avion peut-il décoller sur de la neige ? L’hiver à Simikot, non merci !
Petite pause dans une "lob cab" (Photo Tom Charbonneau)
Arrivée à Chala vers 15h30, un thé bien brûlant nous réchauffe pendant que le ciel se dégage à nouveau. C’est de bon augure pour la suite. On se passerait bien  de cette neige maintenant, c’est magnifique, mais ça rend le camping encore plus spartiate. Contre toute attente, c’est encore plus l’aventure chaque jour.

Éclaircie du soir, espoir!

Chala a bien changé depuis l'aller

Manu s'essaye au portage (Photo Tom Charbonneau)
Ambiance moite

10 novembre  Température relevée dans la tente -6°c
Il fait un temps magnifique ce matin, et bien froid avec ce ciel clair. Autant dire que le moral de tout le monde est au plus haut ! Les paysages sont somptueux et donnent envie de skier les innombrables faces et couloirs qui nous entourent. Les enfants du village nous ont rendu visite ce matin et semblait amusés et étonnés de nous voir.

Grand beau au saut du lit

Les enfants intrigués

Tom prend la pause

Manu - Le Yeti existe...
 Le chemin qui descend sur Sali-Kola et que nous n’avions pas emprunté à l’aller est somptueux et très agréable, d’autant qu’il est très peu enneigé. Les pieds apprécient…

Descente agréable (Photo Claire Grenet)
Pour votre culture bis : gros oiseau, aussi appelé gypaète barbu. (Photo Manu Abelé)
Le crux du séjour

Arrivée à Sali-Kola, fin de la neige 

Sieste bien méritée (Photo Claire Grenet)
Une fois à Sali-Kola et après une bonne sieste, les mules sont au rendez-vous nous quittons nos yacks et nous pouvons donc filer à Kermi où un excellent bain chaud nous attend dans la rivière. La bière du soir dans une petite maison  semble un luxe incroyable avant de retourner dans nos tentes, mais sans neige et avec des températures clémentes ! Quelle douceur de vivre.

L'envers du Saïpal
Bière salvatrice (on note le sens du cadrage de Perrine...)
12-16 novembre 1°c et il fait beau !
« On va voler » !, quelle joie de sortir de la tente ce matin et de s’apercevoir que le beau temps a tenu.
Notre providentiel avion de Tara airlines était à l’heure, et nous avons pu retourner sans encombre à Katmandou via Nepalgunj la magnifique. Le survol des collines de près de 4000m fut bien plus calme cette fois-ci mais toujours aussi somptueux.
Guirlandes de Noël

Marche paisible

1000m plus haut et bientôt Simikot
Tara Air, "Fly on Time" cette fois-ci c'est vrai!
L'équipe, heureuse de revenir



Katmandou semble bien plus animée qu’à l’aller, malgré les troubles politiques des derniers jours. Nous avons dès à présent commencé à compenser notre soif et notre faim accumulées durant les séjours en altitude, en prenant d’assaut les steack-houses et bars de la ville.
Après quelques visites incontournables des temples de la ville, des séances shopping pour ramener des doudounes ou autres carpette en poils de yack et la découverte quasi miraculeuse d’un bar qui sert de vrais bières belges, il est temps de rentrer en France pour de super retrouvailles à base de spécialités savoyardes… 

Visite de Katmandou en style décontract
Quelques volatils (Photo Tom Charbonneau)
Forgerons
Dernière ascension, réussie celle-là (Photo Tom Charbonneau)
Big Brother (Photo Tom Charbonneau)
Haaaaa...


Epilogue : de la notion de réussite.
Vous croyiez en avoir fini, j’en remets une petite couche, promis c'est la dernière.
Que retirer de cette expédition dont l’objectif affiché était de rejoindre le sommet du Saïpal ? Au risque de paraître affreusement banal, beaucoup de choses au moins aussi importantes que le seul fait de réussir un sommet.

La satisfaction d’avoir cru et d’avoir réalisé un projet dans un endroit sauvage et encore préservé du Népal, le tout sans aucun problème majeur. Quelle aventure mes aïeux, quelle aventure !
La descente à ski du Liz Himal, une bien belle ligne tout de même, et puis le ski en apnée c’est quand même autre chose… 
Avoir vécu des moments incroyables avec une équipe de potes au top. On repart quand vous voulez (Pauline, des idées… ?) Quel plaisir de confirmer que l’équipe formée tient la route quoi qu’il arrive. Reste quand même quelques questions essentielles en suspens, et notamment la goretex sous la doudoune réelle avancée ou fausse bonne idée ? Non, décidément il va falloir remettre ça !
Etre rentré tous entier, avec tous nos doigts (...) et notre humour lourdingue. Avoir vécu 3 semaines à 4300m et au-dessus alors que je n'étais jamais monté si haut.
Beaucoup de choses qui ne se racontent pas mais qui se vivent (mouarf…), essayez, ou regardez l'excellent film de Manu.


Expédition Saipal 2013 from emmanuel abelé on Vimeo.

Mais surtout, surtout ( !!!) d’avoir gagné le concours des moustaches, ce qui vous en conviendrez n’était pas gagné d’avance. Le groupe avait du mal a départagé un vainqueur à Katmandou, mais un juge impartial à New-Delhi, pays de la moustache sans conteste possible appelé aussi parfois Moustachie dans quelques ouvrages, m’a et sans aucune demande de ma part félicité pour mon superbe édifice pileux. Moment de grâce inattendu juste avant de rentrer en France. Pour la moustache c’est donc réglé, la prochaine fois on tente le bouc ?

 Petit florilège poileux
Les moustaches à Katmandou (Photo Claire Grenet) 
Bières et moustaches, un cocktail qui gagne à être connu  (Photo Claire Grenet) 
Jack ? (Photo Claire Grenet) 
Village People
D'Artagnan (Photo Claire Grenet) 
Easy Rider (Photo Claire Grenet)